Microsoft commercialise traditionnellement des logiciels destinés à une installation sur le poste de travail : Windows, Office, etc.
Cependant, depuis la nomination de Ray Ozzie, le brillant inventeur de Lotus, au poste de « Chief Software Architect », la stratégie de la firme de Redmond commence à évoluer.
Mr Ozzie croit beaucoup aux applications en ligne, et il s’est fortement impliqué dans les projets Windows Live et Office Live.
Comme toujours, Microsoft s’est emparé du concept des SaaS et l’a réinterprété à sa manière (la même chose était arrivée au « Client Riche » devenu « Smart Client » chez Microsoft).
Donc, Microsoft ne parle pas de « SaaS » mais de « S + S » : « Software + Services ».
L’approche est astucieuse puisqu’elle permet d’aller vers les services en ligne en gardant une emprise sur le poste de travail (il ne faut pas oublier que le couple Windows/Office est la vache à lait de Microsoft depuis plus de 10 ans). Ainsi Microsoft va proposer des interfaces très ergonomiques (grâce à la puissance de XAML) connectés à des services en ligne.
L’éditeur utilise par ailleurs la formule de « storage in the clouds » pour exprimer le fait qu’on utilise les services en ligne sans connaitre leur emplacement physique.
Le lancement récent du Pack Windows Live illustre bien cette approche : il s’agit d’un ensemble de logiciels (client de messagerie, client de messagerie instantanée, éditeur de blog, logiciel de gestion de photos, etc.) qui une fois installés se connectent aux services grand public de Microsoft.
Yahoo et Google fournissent aussi des logiciels clients (Widgets/Flickr/Messenger pour Yahoo, Talk/Desktop/Picasa pour Google) : seulement l’offre de Microsoft est mieux packagée et plus lisible.
Pour les entreprise, Il y a fort à parier qu’Office Live évoluera vers une offre en ligne Exchange/Communicator/Sharepoint accessible au travers du pack Office.
Les offres métiers de l’éditeur, intitulées Dynamics, devraient suivre le même modèle.
Reste que l’offre de Microsoft ne sera pas accessible depuis un poste banalisé (café Internet). A contrario, les offres Google Apps ou Zoho permettent de supprimer toute adhérence avec le poste de travail.
Microsoft parie sur un certain conservatisme des utilisateurs et sur le fait que les interfaces d’applications en ligne n’auront jamais une ergonomie aussi satisfaisante que les applications locales. De mon point de vue, l’ergonomie de Google Calendar est la preuve du contraire.
Qu’en pensez-vous?