Le SaaS & la « Customer Driven Roadmap »

L’objet de ce billet est de revenir sur les avantages du modèle SaaS pour les éditeurs de logiciels et faisant un zoom sur l’implication des utilisateurs dans le processus de développement. J’avais déjà abordé le sujet sur le site de l’Atelier il y deux ans.

De nouveaux modèles de revenu

Le SaaS permet tout d’abord de bénéficier de modèles de revenu différents

  • des revenus lissés, comme ceux des opérateurs télécom (mais sans financement d’achat de terminal). Ces revenus peuvent être complétés par un écosystème d’options annexes permettant d’augmenter le « panier réel » (à l’image de Free Télécom dont la marge est issue des chaînes payantes, de la vidéo à la demande, etc.)
  • des revenus issus de la « longue traîne », c’est à dire de PME, de particuliers, ou d’indépendants si l’acte d’achat est complètement automatisé (paiement par carte bancaire depuis le Web)

Sortir de la perversion des versions

Avec le modèle SaaS, un éditeur n’a plus besoin de maintenir plusieurs versions en parallèle, ce qui représente une charge de travail très conséquente. Il fait en sorte qu’une seule version de son logiciel existe à un instant t.
Il peut donc focaliser tous ses développeurs sur les nouvelles fonctionnalités qui intéressent les utilisateurs.

La « customer driven roadmap »

Le modèle SaaS fournit les nouvelles fonctionnalités au fil de l’eau. Il permet de les faire tester par la communauté des utilisateurs. Il est alors possible de collecter leurs retours de diverses manières :
  • par des sondages, éventuellement ciblés selon les catégories d’utilisateurs
  • en suivant le comportement des utilisateurs, d’après leurs clics dans les pages. Il est ainsi possible de mieux les connaître, et de bâtir une base de gestion de la relation client (à l’image d’Amazon qui conseille des livres en se basant sur la navigation de ses clients).
  • en lançant des tests grandeur nature sur des populations partielles avec le principe du A/B Testing. Il s’agit de proposer  2 interfaces applicatives différentes à 2 populations, puis de laisser les utilisateurs décider laquelle est la plus pertinente.

La question de la plateforme

Le Cloud Computing offre une dernière opportunité aux éditeurs : bénéficier du « pay as yo go » et de plateforme industrielles.

En effet, les plateformes d’Amazon, Google, Microsoft, … proposent une facturation à la consommation de CPU/disque/réseau. L’éditeur ne paie ainsi que les ressources que ses clients utilisent réellement, ce qui permet :

  • Une meilleure gestion des pics d’activité
  • La gestion en douceur la montée en puissance de son offre

Je qualifie ces plateformes d’industrielles car elles comptent des centaines de milliers, voire les millions de serveurs, et bénéficient d’un niveau de rationalisation hors norme. En particulier la gestion des pannes et des réplications multisites y est très automatisée.

L’éditeur peut préférer construire son propre datacenter pour maîtriser totalement la confidentialité des données de ses clients. Il supportera alors des coûts importants d’achat de matériel/licences, et d’exploitation.

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