J’avais évoqué dans ce billet la sortie de l’extension .tel (cf. guillaume.plouin.tel).
Cette extension permet de publier simplement ses coordonnées sur Internet : l’annuaire téléphonique universel est ainsi créé à l’initiative des utilisateurs, selon le principe du « crowdsourcing » issu du Web 2.0.
L’extension .tel pose cependant un problème de confidentialité : on ne souhaite pas forcément exposer son numéro de téléphone portable à tout le monde, ni exposer son email aux robots utilisés par les spammeurs pour se constituer une base de futures victimes. Il est donc indispensable de pouvoir restreindre la lecture de certaines coordonnées personnelles. Les inventeurs du .tel ont anticipé ce besoin, et ils proposent un système de groupes (mes amis, ma famille, mes collègues, etc.) habilités à accéder à certaines coordonnées.
Cette initiative est louable, mais elle repose la problématique de la définition centralisée du graphe social, c’est à dire de son cercle de relations.
Je vous propose une classification simplifiée des outils qui permettent de définir son réseau relationnel et d’exposer ses coordonnées :
- Les réseaux à orientation professionnelle, comme Linkedin, Viadeo
- Les réseaux à orientation personnelle, comme Facebook, Orkut ou Meetic
- Les réseaux à orientation partage de carnet d’adresse, comme Plaxo, Unik
- Les systèmes de « marketing personnel » comme ClaimID, Ziki
- Les systèmes de présentation de profil à usage encore mal défini, comme Google Profile
- Le .tel
Il est aujourd’hui difficile de gérer ses données d’identité et de maintenir à jour son graphe social sur l’ensemble de ces systèmes. Diverses initiatives ont émergé pour offrir une interopérabilité entre les graphes sociaux :
- Facebook propose son API connect
- Google propose OpenSocial
- Oauth propose un protocole ouvert
- etc.
Pour l’instant, l’utilisateur se trouve devant l’impossibilité de partager simplement ses données d’identité sur plusieurs systèmes.
J’ai cependant bon espoir qu’un standard utilisable sorte du lot. Les choses ont un peu progressé dans un autre domaine de la gestion d’identité, celui de la fédération, où deux normes sortent du lot :
OpenID pour un usage personnel et SAML pour un usage Professionnel.
Pour le partage de profil d’identité, les enjeux sont plus importants car on touche à la problématique critique de l’exposition des données privées.
Espérons que les choses avancent malgré tout dans le bon sens…