L’invasion des machines virtuelles…(la suite)

Avec l’annonce de Google native Code, je fais suite à ce billet où je parlais des différentes technologies de machines virtuelles/runtimes disponibles.

Ce billet complète aussi un article que j’avais écrit dans 01 Informatique : Clients RIA/RDA : chronique d’une convergence annoncée.

J’ai souvent discuté avec mes collègues de SQLI des limites que pourrait rencontrer Google avec sa stratégie basée sur Ajax. En effet, Google Docs est une prouesse technologique en JavaScript. Mais si Google souhaite reproduire les fonctions de Microsoft Office, Ajax risque de poser problème. En effet, Ajax ne permet pas de gérer des effets multimédias.

  • Comment, par exemple, faire des effets d’animation et de transparence à la PowerPoint en JavaScript? C’est impossible.
  • Comment faire de la visioconférence en JavaScript? C’est impossible.

Microsoft et Adobe ont une réponse à cette problématique avec Silverlight et Flash. Il était temps que Google se dote d’une technologie RIA (Rich Internet Application). C’est fait avec Google Native Code, une technologie qui est proposé en Open Source, comme toujours avec Google.

Il est probable qu’un concours de la meilleure application Native Code soit lancé prochainement, avec un prix sonnant et trébuchant…

Panorama des technologies RIA

Nous disposons donc aujourd’hui de 5 plateformes RIA :

  • Ajax, la plateforme standard, privée de multimédia
  • Adobe Flash, le standard de fait de l’animation et de la vidéo sur Internet
  • Microsoft Silverlight, la technologie RIA de la plateforme .NET
  • JavaFx, la technologie RIA de la plateforme Java
  • Google Native Code, le dernier né

La convergence des technologies d’interface

Tous les acteurs évoqués ci-dessus souhaitent proposer des technologies permettant d’accéder aux applications depuis un PC, un navigateur Web ou un mobile. Ils travaillent donc à créer une plateforme commune pour ces différents environnements (on parle généralement de multicanal).
Ainsi, les applications Java et .NET s’exécutent sur PC, mobile et interface Web : il faut cependant adapter le contenu.

Les technologies Flash (RIA) et AIR (RDA) d’Adobe utilisent la même machine virtuelle et le même contenu.
Google devrait suivre ce chemin. Google Apps est aujourd’hui accessible depuis un navigateur et un mobile. Il est probable que Google annoncera prochainement une forme de convergence technologique.

La gestion du mode déconnecté

Dès lors qu’on accède à un contenu depuis plusieurs appareils, avec une connexion à Internet aléatoire, il est nécessaire de savoir gérer le mode déconnecté. Les fonctions à adresser sont :

  • pouvoir utiliser une application en local
  • pouvoir persister les données en local
  • pouvoir les synchroniser avec une plateforme Web lorsque le réseau est à nouveau disponible.

Adobe Air embarque une base de données Open Source SQLite dans cet objectif.

Les solutions Microsoft et Google sont plus avancées car elles adressent les différents environnements.

Google propose Gears, basé aussi sur SQLite, pour gérer le mode déconnecté dans un navigateur. Il est très probable que Gears sera intégré à Native Code, ainsi qu’à Android. Gears est clairement un composant stratégique de la plateforme Google. La technologie est d’ailleurs tellement soignée par le géant de Moutain View, qu’il tarde à l’activer pour Gmail, alors que Zoho Mail l’utilise déjà.

De son côté, Microsoft adresse le mode déconnecté avec Live Mesh. Live Mesh permet de synchroniser des fichiers avec un serveur, mais aussi directement entre deux appareils, en Peer 2 Peer. Cette technologie est donc très sophistiquée. En réalité, elle tire partie de l’expérience des équipes de Groove, l’ancienne société de Ray ozzie, rachetée par Microsoft. Groove adressait justement le travail nomade en mode déconnecté avec synchronisation.

Live Mesh est aujourd’hui proposé pour des applications grand public : elle sera disponible pour les entreprises prochainement.

Les interfaces multicanal et la gestion du mode déconnecté vont être le nouveau champ de bataille Google/Microsoft en 2009…

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