Dématérialisation & gratuité des contenus

On assiste depuis quelques années à la dématérialisation des contenus musicaux et vidéo :

  • La musique a largement basculé dans l’e-business avec l’engouement pour les baladeurs numériques (cf. l’iPod), les plateformes de vente en ligne (cf. l’iTunes Store), et le téléchargement illégal ;
  • Les œuvres cinématographiques semblent suivre le même chemin avec l’essor de la Vidéo à la Demande (cf. Canal Play) et l’équipement progressif des salles de cinéma en numérique.

On connaît les problématiques de droits d’auteur liées à la facilité de copier des contenus numériques…

Aujourd’hui, il semblerait que ce soit au tour des contenus littéraires de basculer dans l’univers numérique : avec l’émergence récente de l’e-Paper, on nous promet des écrans souples, peu gourmands en énergie, offrant un confort de lecture comparable, voire supérieur à celui du papier.
Pour l’instant, des produits comme le Sony Reader, ne savent afficher que du noir et blanc, mais on nous promet la couleur pour 2008.

Ces nouveaux appareils devraient dans un premier temps révolutionner l’édition au format poche et la presse quotidienne, puis dans un second temps toucher la presse magazine. La disparation des coûts d’impression devrait même perturber le modèle économique des journaux gratuits.
Dès lors, il ne restera plus guère que les Art Plastiques (peinture, sculpture, etc.) et les Arts Vivants (théatre, danse, etc.) pour échapper à la numérisation.

Cette numérisation globale des contenus soumis à droits d’auteurs pose de gros problèmes pour les ayants droits. 3 modèles semblent se dégager pour les gérer :

  • La protection des contenus par DRM (Digital Right Management) standardisés et interopérables. Beaucoup de travail reste à faire pour assurer cette interopérabilité.
  • La licence globale : une sorte d’impôt sur des œuvres circulant librement.
  • La gratuité des contenus numérisés et le paiement de prestations à valeur ajoutée (concerts pour les musiciens, projection en grande salle ou bonus pour les films, tirages luxueux dans l’édition, etc.)

L’expérience montre que le modèle par DRM ne fonctionne pas car il est techniquement trop complexe, contournable et en opposition avec le principe de copie privée. Son abandon par certaines majors du divertissement annonce sa disparition.
La licence globale poussé par l’ADAMI remporte aujourd’hui peu de suffrage.

Il me semble donc qu’on se dirige petit à petit vers le troisième modèle.
L’avenir devrait donc nous réserver encore quelques belles révolutions en terme d’usages et de modèles économiques. De nombreuses innovations IT sont à prévoir.

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