Ce billet fait suite à un échange avec Pascal GROJEAN de SQLI Consulting.
La sortie du Venice Project est l’occasion de faire le point sur les modalités d’accès aux contenus numériques.
Rappelons que ce projet a été lancé par les créateurs de Kazaa et Skype. Il vise à mettre en œuvre un nouveau type d’échange Peer to Peer, légalisé. Son principe est la diffusion des contenus d’un internaute à un autre en streaming, c’est-à-dire sans téléchargement du fichier, celui-ci étant directement lu à partir du poste distant. On retrouve là le mode de fonctionnement des technologies de streaming comme Real ou Windows Media.
Projection dans la sphère grand public
Si l’on pousse ce mode de fonctionnement à son extrémité, on peut imaginer que l’internaute du futur sera toujours connecté en Wifi, Wimax ou 3G.
Il accédera aux contenus audio/vidéo à la demande, directement chez le distributeur. Il effectuera pour cela des micro-paiements dont la plus grande partie ira aux ayants droits.
Il ne possédera en propre que ses listes de préférence (playlists) qu’il partagera avec ses amis.
La montée en puissance de la vidéo à demande a initié cette tendance : elle pourrait se généraliser à la musique, aux livres numériques, etc.
Ainsi les commerces de divertissement disparaitraient au profit de gigantesques serveurs, les bibliothèques personnelles se videraient…
Reste que cela implique un énorme saut culturel : admettre de ne plus posséder ses médias. Je pense que ce saut sera particulièrement difficile.
Projection dans la sphère de l’entreprise
Si le mode connecté se généralisait en entreprise, les plateformes collaboratives en ligne (cf. Google Docs & Spreadsheets, Zimbra, etc.) remplaceraient petit à petit les fonds documentaires stockés sur les postes de travail.
Ce mode de fonctionnement aurait deux avantages :
- Un meilleur partage de l’information d’entreprise qui ne serait plus dispersée dans des silos de données locaux ;
- Une meilleure sécurisation de l’information sur le plan de la confidentialité et de l’intégrité.
Beaucoup de logiciels d’aujourd’hui sont pensés pour pouvoir travailler en mode déconnecté (dans un avion ou un train) : Microsoft Office, Microsoft Groove, Lotus Notes, etc.
Il apparaît que ces solutions ont été conçues pour répondre aux besoins d’une minorité nomade.
On peut raisonnablement penser qu’elles vont céder la place, à terme, à des offres en ligne.
Qu’en pensez vous ?