Fertilité des écosystèmes Open Source

Un billet proposé par Hugues Marguet de SQLI Consulting et qui reparle du "Système d’Information écologique" :

Tout le monde connaît les avantages techniques du modèle Open source : ouverture du code permettant le peer review, généralisation du bêta testing pour approcher une qualité logicielle totale. Ainsi, le succès de logiciels comme Apache, pierre angulaire de la plupart des serveurs d’application J2EE, est lié à la qualité logicielle obtenue (proportionnelle au nombre de contributeurs !) Il en va de même pour les distributions de Linux, qui ont eu la chance d’avoir plusieurs centaines de milliers de contributeurs, relecteurs bénévoles et correcteurs occasionnels.
Même Microsoft, en distribuant massivement la version bêta de Vista et d’Office 12, semble chercher à bénéficier d’un bêta testing massif et accrédite ainsi une des qualités du modèle Open Source (sans toutefois livrer son code source…)

Tous ces avantages sont donc bien établis sur la plan technique. Cependant, le modèle grignote progressivement un pan très important des enjeux informatiques actuels : le poste utilisateur. Si Firefox par exemple représente à l’heure actuelle plus de 10% du marché des navigateurs dans le monde, ce n’est pas seulement du à la qualité logicielle (qui reste perfectible) mais plus à l’avance fonctionnelle sur son concurrent Internet Explorer. Même la future version d’IE7 ne fait que reprendre certaines fonctionnalité anciennes de Firefox, la navigation par onglets par exemple. Cette fonctionnalité illustre à elle seule la puissance désormais fonctionnelle du modèle Open Source :

En ouvrant la code source du navigateur, Mozilla laisse à de nombreux contributeurs la possibilité de proposer des plug-in au gré de leurs envies. Certains restent anecdotiques ou farfelus, mais d’autres ont une réelle plus-value fonctionnelle : c’est la cas de la navigation par onglets. Et comment la fondation Mozilla se rend compte de la pertinence fonctionnelle d’un plugin ? simplement en les proposant sur son site et en les classant par popularité !
Les utilisateurs finaux ont alors la possibilité d’ajouter ces add-on (c’est le cas dans Firefox, Thunderbird ou encore Eclipse) en fonction de leurs besoins fonctionnels.
Cela constitue une sorte d’écosystème Darwinien, dans lequel des initiatives sont retenues en fonction de leur succès et de leur adéquation fonctionnelle avec les demandes des utilisateurs. Les utilisateurs voient le périmètre fonctionnel de leurs applications s’enrichir progressivement, au gré d’une sorte de sélection naturelle.
Ainsi, la fondation Mozilla, déjà en préparation de Firefox 3, vient tout juste d’ouvrir un espace Wiki sur son site afin de recueillir les suggestions fonctionnelles de ses futurs utilisateurs !

Chacun peut donc cultiver son propre « jardin logiciel » en décidant d’y planter les essences de son choix. Le logiciel Open Source devient ainsi une sorte de substrat sur lequel peuvent s’épanouir des projets connexes. Libre à chacun de construire soi-même son « jardin » ou de choisir une solution « clé en mains » qui serait proposée toute packagée par des sociétés extérieures ou encore dans le cadre de l’entreprise définie par les responsables de l’architecture du poste de travail.

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