J’avais parlé dans ces billets (Quelques tendances IT pour 2009, La géolocalisation dans les navigateurs) des formidables opportunités de la géolocalisation dans les applications IT. Cette fonctionnalité est déjà largement exploitée dans les applications mobiles sur iPhone ou Android.
La réalité augmentée est probablement la prochaine étape vers des applications encore plus contextualisées et vers l’ubimedia.
Pour mémoire, on peut définir la réalité augmentée comme la superposition d’informations à l’environnement réel. L’exemple de plus classique d’une telle interface est la « vision tête haute » dans les cockpits d’avion de chasse : les pilotes voient en effet des informations de vol s’afficher en surimpression sur le paysage.
Typologies de réalité augmentée
Il me semble qu’on peut distinguer deux types de réalité augmentée :
- la superposition d’information sur un fond d’images issues d’une base de données : c’est le cas de SkyMap et Street View sous Android.
- la superposition d’information sur l’environnement réel, capté par la caméra de l’appareil mobile : c’est le cas de Layar et Wikitude sous Android.
Contraintes techniques
Pour proposer des fonctions de réalité augmentée, l’appareil mobile doit connaitre le contexte précis de l’utilisateur : où il se trouve, et dans quelle direction il regarde. L’appareil doit donc disposer d’un capteur GPS et d’une boussole numérique.
C’est le cas de tous les appareils sous Android, c’est pourquoi ce système propose de nombreuses applications de réalité augmentée.
Le dernier iPhone (le 3GS) est équipé d’une boussole numérique : on devrait donc voir apparaitre rapidement des applications similaires sur l’AppStore d’Apple. Des rumeurs disent même qu’Apple devrait sortir à l’automne une mise à jour de l’iPhone dédiée à la réalité augmentée.
Perspectives
Pour reprendre le parallèle avec la géolocalisation, je vous propose de parler de couches, ou layers en Anglais.
Les systèmes comme Google Maps ou Mappy permettent de présenter des informations (points de vente, embouteillages, etc.) sur fonds de carte. On utilise en général le format KML pour superposer ces données aux cartes.
De la même manière, les outils de réalité augmentée permettent de superposer une ou plusieurs couches : noms des monuments, noms des stations de métro, amis présents aux environs, etc.
C’est en fait l’objet de l’application Layar : le nom Layar vient de layers et AR (Augmented Reality). L’objectif de ses concepteurs est de proposer un système pour superposer des couches de réalité augmentée. Layar est donc une sorte de navigateur d’un nouveau type. Il pourrait constituer le navigateur 3D que j’avais évoqué dans ce billet : Liens entre le Web & les mondes 3D.
Ce nouveau type de navigateur fait émerger la question de l’interopérabilité : aurons nous un format universel et standard pour les couches de réalité augmentée? Une sorte de KML de la réalité augmentée? Ou bien Apple ne risque t’il pas de proposer un format propriétaire à l’automne? L’avenir nous le dira…
On peut dors et déjà imaginer que de nombreuses applications mobiles contextualisées offriront plusieurs modes d’affichage :
- un mode textuel
- un mode géolocalisé sur fond de carte
- un mode réalité augmentée
Il se pourrait que ces 3 modes deviennent un standard.
Qu’en pensez vous?