Qu’est ce que l’ubimedia ?

L’ubimedia est un néologisme inventé par Adam Greenfield (dont je vous conseille l’excellent EveryWare) : il désigne l’« informatique omniprésente », ou « informatique ambiante », c’est à dire une informatique qui envahit notre quotidien pour nous simplifier la vie, nous faire gagner du temps, décharger notre cerveau de la mémorisation de données logistiques (itinéraires, agenda, etc.).

Je vais entamer une série de billets sur ce sujet (à noter : je l’ai déjà abordé dans ce billet sous l’appellation « internet des objets »).

Je vous propose une définition au travers de 2 schémas qui présentent les passerelles entre le monde réel et le monde informatique :

  • le premier schéma présente le monde actuel : les seules interfaces entre les 2 mondes sont les PC ou terminaux mobiles, caractérisés par des interfaces de type clavier/écran
  • le second schéma présente le monde à l’heure de l’ubimedia : les passerelles sont multiples entre les 2 mondes et les typologies d’interfaces très diverses. On trouve par exemple des interfaces sonores / lumineuses (cf. le lapin Wifi Nabaztag), gestuelles (cf. la Wii de Nintendo), multi-tactiles (cf. Microsoft Surface), ou même invisibles (cf. les GPS ou RFID).

l’ubimédia offre d’énormes opportunités ergonomiques. Voici un exemple qui m’a marqué dans l’ouvrage de Greenfield : les laboratoires de recherche de Nokia ont créé une fausse photo encadrée à placer sur son bureau. Cette photo représente un paysage urbain avec des rues. Elle est en réalité changeante, mais elle le fait de manière imperceptible. Elle est reliée la boite de messagerie de son propriétaire et l’image change selon l’engorgement de cette boite. Si elle est un peu engorgée, un embouteillage se forme dans la ville ; si elle l’est plus, des tanks apparaissent sur les routes ; enfin, si la boite est très engorgée, des vautours apparaissent dans le ciel.
On nomme ce type d’application « technologie calme« , car elle pousse une information sous une forme non disruptive, non stressante pour l’utilisateur.

Les interfaces de type invisible sont capables de mener des traitements sans validation humaine, comme par exemple, la détection d’une rupture de stock et la commande automatique depuis une armoire pharmaceutique, un réfrigérateur, une machine à café, etc.
Elles font émerger un problème classique des technologies IT : trouver un juste milieu entre la protection de la vie privée et des services qui font gagner du temps. Pour mémoire, cette problématique a déjà existé avec les cookies des navigateurs, la localisation liée aux traces laissées par les cartes bancaires, la localisation par téléphone cellulaire. Elle prend une nouvelle dimension avec l’ubimeda.
Nous auront l’occasion de développer cette problématique…

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